Introduction à l’analyse transactionnelle

Si vous vous intéressez à la communication, vous avez sûrement entendu parler d’un courant de psychologie appelé analyse transactionnelle. Ce concept, développé par Eric Berne, vise à mieux comprendre les interactions humaines.

Mais quels sont les principes fondamentaux de cette approche ? Comment peut-elle nous aider à améliorer notre communication ? C’est ce que nous allons voir ensemble.

Pourquoi s’intéresser à l’analyse transactionnelle ?

Que ce soit pour des raisons professionnelles ou personnelles, maîtriser l’art de la communication est un atout précieux. Parmi les nombreux outils disponibles, l’analyse transactionnelle (ou AT pour les intimes) occupe une place centrale.

Si vous connaissez le triangle dramatique de Stephen Karpman, sachez qu’il provient de ce courant. De même, le process communication model de Taibi Kahler s’inspire directement des travaux en analyse transactionnelle.

Mais d’où vient cette approche ?

Origine et objectifs de l’analyse transactionnelle

L’analyse transactionnelle a été fondée dans les années 1950 par le psychiatre Eric Berne. Son objectif était de créer un modèle thérapeutique efficace, rapide et mesurable.

Comme son nom l’indique, l’analyse transactionnelle cherche à comprendre les transactions, c’est-à-dire les échanges et interactions entre individus. Elle repose sur une analyse approfondie de la personnalité, du comportement et des relations interpersonnelles.

En d’autres termes, notre manière de communiquer dépend de la façon dont nous avons structuré notre personnalité. Cette structuration influence non seulement la manière dont nous nous parlons à nous-mêmes, mais aussi comment nous interagissons avec les autres.

Les deux concepts clés de l’analyse transactionnelle

Il serait impossible d’expliquer en détail tous les principes de l’analyse transactionnelle de Eric Berne dans ce guide. Ceci nous prendra une éternité. Cependant, nous allons explorer deux notions fondamentales :

1. Les États du Moi
2. Les Transactions

Les États du Moi : Une clé pour comprendre nos interactions

L’analyse transactionnelle nous enseigne que nous possédons trois États du Moi distincts :

• L’État du Moi Adulte
• L’État du Moi Enfant
• L’État du Moi Parent

Selon notre personnalité, la situation et nos interlocuteurs, nous utilisons ces États du Moi de manière différente. Mais à quoi correspondent-ils exactement ?

Les États du Moi dans l’analyse transactionnelle

L’analyse transactionnelle nous enseigne que nous possédons trois États du Moi distincts :

• L’État du Moi Adulte
• L’État du Moi Enfant
• L’État du Moi Parent

Ces trois états influencent notre manière de penser, de ressentir et d’agir. Voyons plus en détail chacun d’eux.

L’État du Moi Adulte : La rationalité et l’objectivité

L’État du Moi Adulte est la partie de notre personnalité qui analyse et traite l’information de manière logique et consciente. Il nous permet de répondre aux situations présentes sans être influencé par nos réflexes inconscients.

Lorsqu’une personne est dans cet état, ses pensées, ses émotions et ses comportements sont une réaction directe à la réalité. Elle aborde les événements de façon réfléchie, sans se laisser guider par des schémas passés.

L’État du Moi Enfant : Nos réactions instinctives

L’État du Moi Enfant correspond aux pensées, émotions et comportements acquis durant l’enfance. Il se manifeste lorsque nous faisons face à des situations qui réveillent des souvenirs inconscients.

Nos réactions peuvent être automatiques et instinctives, car elles sont basées sur des stratégies qui ont fonctionné dans le passé.

On distingue deux formes d’État du Moi Enfant :

1. L’Enfant Adapté : Face à l’autorité

L’Enfant Adapté apparaît lorsqu’une personne interagit avec une figure d’autorité. Ce comportement est hérité de notre enfance, lorsque nous devions nous conformer aux attentes des adultes.

Il existe deux variantes :

• L’Enfant Adapté Soumis : obéissant, cherche à plaire et à éviter les conflits.
• L’Enfant Adapté Rebelle : remet en question l’autorité et adopte une posture d’opposition.

2. L’Enfant Libre : L’expression spontanée

L’Enfant Libre agit sans contrainte et exprime ses émotions de manière authentique. Il est tourné vers le plaisir, la créativité et l’instant présent.

Contrairement à l’Enfant Adapté, il ne dépend pas d’une figure d’autorité. Il représente la spontanéité et l’envie de profiter du moment, à la manière du concept Carpe Diem.

Ainsi, nous alternons entre ces trois modes de l’État du Moi Enfant :

1. L’Enfant Adapté Soumis
2. L’Enfant Adapté Rebelle
3. L’Enfant Libre

L’État du Moi Parent : Héritage des figures parentales

L’État du Moi Parent regroupe les pensées, émotions et comportements imprégnés des modèles parentaux. Nous reproduisons inconsciemment certains schémas appris, même si nous souhaitons parfois nous en détacher.

Comme pour l’Enfant, il existe deux formes d’État du Moi Parent :

1. Le Parent Nourricier : L’aide et le soutien

Ce mode cherche à protéger, encourager et prendre soin des autres. Il est bienveillant et aide à grandir. Cependant, poussé à l’extrême, il peut devenir envahissant et étouffant.

2. Le Parent Normatif : L’autorité et les règles

Le Parent Normatif impose un cadre et des règles. Il offre de la structure et des repères, ce qui est essentiel pour la vie en société. Mais en excès, il peut devenir rigide et oppressif, voire prendre une posture de persécution.

Nous alternons constamment entre ces trois États du Moi (Parent, Adulte, Enfant) en fonction des situations et des personnes avec qui nous interagissons.

Les Transactions : La dynamique des échanges

Maintenant que nous avons vu les États du Moi, voyons comment ils influencent nos interactions à travers le concept des transactions.

Les Transactions : Comprendre nos échanges

En analyse transactionnelle, les interactions entre individus sont appelées transactions. Elles reflètent la manière dont nos États du Moi communiquent entre eux.

On distingue trois types de transactions :

1. Les Transactions Simples Complémentaires
2. Les Transactions Simples Croisées
3. Les Transactions Doubles

Voyons chacune en détail.

Les Transactions Simples : Une communication directe

Une transaction est dite simple lorsque le message est clairement exprimé, sans ambiguïté. Il y a une cohérence entre le verbal et le non-verbal.

L’émetteur envoie un message depuis l’un de ses États du Moi, et ce message est adressé à un État du Moi spécifique chez son interlocuteur.

Deux cas peuvent alors se présenter :

1. Les Transactions Simples Complémentaires

On parle de transaction complémentaire lorsque l’interlocuteur répond avec l’État du Moi qui était visé.

Exemple :
📌 Un parent normatif dit à un enfant : « Tu devrais ranger ta chambre. »
📌 L’enfant soumis répond : « D’accord, je vais le faire. »

Ici, la communication est fluide et sans rupture, car la réponse suit l’attente de l’émetteur.

2. Les Transactions Simples Croisées

Une transaction croisée survient lorsque l’interlocuteur ne répond pas avec l’État du Moi attendu. Cela crée une rupture dans la communication.

Exemple :
📌 Un parent normatif dit : « Tu devrais ranger ta chambre. »
📌 L’enfant rebelle répond : « Tu n’as pas à me dire quoi faire ! »

La conversation risque alors de générer un conflit ou une incompréhension, car l’interaction est déséquilibrée.

Les Transactions Doubles : Les messages cachés

Les transactions doubles sont plus subtiles. Elles impliquent deux messages simultanés :

• Un message social (verbal)
• Un message psychologique (non-verbal ou sous-entendu)

C’est toujours le message psychologique qui porte le véritable sens de l’échange.

Exemple :
📌 Quelqu’un demande : « Comment vas-tu ? »
📌 Son interlocuteur répond, le visage fermé et d’un ton monotone : « Oui, ça va bien… »

Ici, le message verbal est positif, mais le non-verbal indique le contraire. L’interlocuteur capte l’incohérence et comprend que quelque chose ne va pas.

Observez vos transactions !

Nous alternons constamment entre ces États du Moi dans nos interactions quotidiennes.

Récapitulons :

• L’État du Moi Parent peut être nourricier ou normatif.
• L’État du Moi Enfant peut être adapté soumis, adapté rebelle ou libre.
• Nos échanges passent par des transactions complémentaires, croisées ou doubles.

Observez vos propres transactions et analysez comment vous communiquez avec les autres. Mais surtout, portez attention à votre dialogue intérieur.

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